En tant que facilitatrice QVT* et thérapeute spécialisée dans l’accompagnement des personnes en mal-être et en souffrance au travail, j’ai été interviewée par Goalmap, une entreprise qui aide les entreprises à prendre soin de la santé de leurs salariés.
Un article qui fait le point complet sur ma vision sur ce sujet, désormais réalité permanente, dans les entreprises.
Pourquoi selon vous les entreprises ont un rôle à jouer dans le bien-être de leurs salariés ?
Les salariés heureux au travail sont 2 fois moins malades et 6 fois moins absents
Il me paraît évident que les entreprises qui vont prendre en compte de façon réelle et sérieuse le bien-être de leurs salariés, seront celles qui sur le long terme réussiront le mieux. Il est primordial qu’elles misent avant tout sur un management qui prône la bienveillance et l’assertivité.
Trop souvent on constate un manque d’explication (ou même souvent une absence) de la vision de l’entreprise. Salariés, Management et Direction sont dans le même bateau et le cap doit être connu et surtout avoir obtenu l’adhésion du plus grand nombre.
Les entreprises doivent veiller au bien-être psychologique des salariés. Sentiment d’appartenance, de reconnaissance, trouver du sens dans leur travail, avoir de l’autonomie, etc. Ce sont des sources essentielles de motivation et d’implication avec des conséquences directes sur l’efficacité, la rentabilité (baisse de turnover, diminution des arrêts maladie) et l’attractivité de l’entreprise.
Selon une étude menée par Harvard et le MIT, un salarié heureux au travail est 31% plus productif. Les salariés heureux sont également 2 fois moins malades, 6 fois moins absents, 9 fois plus loyaux et 55 % plus créatifs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Rajoutons à cela que la pérennité des entreprises peut également être à terme touchée. En effet, tous secteurs confondus l’an dernier en France, le désengagement salarial a entraîné une perte de 25 % de la Valeur Ajoutée des entreprises.
Souffrance au travail : quelle est l’ampleur du phénomène en France ?
Selon une étude du cabinet Stimulus parue en 2017*, 24% des salariés français se disent en hyperstress.
- Les femmes sont plus touchées que les hommes (respectivement 28% et 26% de salariés en hyperstress et 46% et 55% avec peu de stress).
- Les « 40–50 ans » et les « plus de 50 ans » sont les plus touchés par le stress (avec respectivement 27% et 26% d’hyperstress). Ce sont là que l’on trouve les cas les plus fréquents de burn-out ou de suicides au travail. On note que les « moins de 30 ans » sont moins stressés (20% d’hyperstress).
- L’étude de Stimulus révèle aussi un niveau élevé d’anxiété au travail. Il touche 52 % des salariés français. Des manifestations dépressives ont également été relevées, avec 29 % qui présentent même un niveau dépressif élevé et 6% en dépression avérée.
Quelques chiffres sur le burnout
80% des personnes qui feront un burnout ne retourneront pas à leur poste dans leur entreprise
Rappelons que le burnout se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel« .
Concernant le burnout en France, 3,2 millions de Français seraient exposés à un risque élevé de burnout. Selon la proposition de loi de Benoît Hamon, elle-même basée sur une étude du cabinet Technologia (mai 2014). Selon l’Anact, 1 actif sur 9 serait en situation de pré ou de burnout
Autre chiffre qui doit faire réfléchir les entreprises et les inciter coûte que coûte à prévenir et savoir identifier le burnout : 80% des personnes qui feront un burnout ne retourneront pas à leur poste dans leur entreprise.
Quelle est la part des absences dues au stress en France ?
Selon l’INRS, le stress coûte entre 0.8 et 1.6 milliards d’euros par an, en France.
Le coût de l’absentéisme dû au mal-être est de 3 500 euros par salarié et par an, soit 7% de la masse salariale en France.
Selon une étude de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), le stress coûte entre 0.8 et 1.6 milliards d’euros par an, en France. 71% des entreprises françaises se disent préoccupées. Pourtant, 65 % des DRH n’ont, à ce jour, mis aucun dispositif en place permettant d’enrayer ou d’anticiper cette réalité.
Quel lien entre gestion du stress et des émotions au travail et efficacité professionnelle ?
Les émotions sont le baromètre de notre état intérieur. Elles nous renseignent sur le fait que ce que nous vivons est en cohérence avec nos aspirations et valeurs personnelles.
Lorsque celles-ci sont désagréables, cela va générer un état de tension, de stress dans tout le corps… Elles sont des signes qu’il faut absolument écouter afin de pouvoir rectifier nos attitudes, comportements et choix face à une situation faute de quoi le mal-être, dépression et burnout vont pouvoir s’installer. Une personne à l’écoute de ses émotions va pouvoir être en accord avec son environnement de travail, faire les choix appropriés pour elle. Elle va être plus détendue, va avoir un niveau d‘énergie plus important, donc être plus perméable voire résistante au stress.
Elle sera également dans un état d’esprit d’ouverture et ainsi plus à même de s’investir et de s’organiser efficacement dans son travail.
On parle beaucoup de la cohérence cardiaque. En quoi cette méthode est-elle efficace dans la gestion de son stress ?
La respiration est l’outil anti-stress par excellence (…) 5 minutes de pratique entraînent une réduction du taux de l’hormone de stress, appelée cortisol, pendant environ 5 heures.
La respiration est l’outil anti-stress par excellence. Naturel et disponible 24h/24, cela permet déjà de faire baisser de nombreuses tensions internes au corps.
La cohérence cardiaque est basée sur la respiration et le rythme cardiaque. Elle permet par une maîtrise de sa respiration. Des inspirations et des expirations sur un rythme donné et lent pour arriver à un état de cohérence cardiaque c’est à dire que le cœur et nos émotions se mettent en harmonie : petit à petit on se calme, on se sent détendu et serein, on apprend à gérer son stress.
C’est un outil que je préconise très régulièrement auprès de mes clients les plus impactés par le stress et les différentes tensions. En effet, 5 minutes de pratique entraînent une réduction du taux de l’hormone de stress, appelée cortisol, pendant environ 5 heures. On recommande donc de faire des exercices de respiration cardiaque 3 fois par jour. D’où l’importance de faire des pauses régulières pendant la journée.
Voici une vidéo pour vous permettre de passer à la pratique !
Souffrance au travail, il existe des solutions efficaces pour en sortir
Vous souhaitez avoir des éclaircissements sur votre mal-être dans votre activité professionnelle. Vous vous posez des questions sur le manque de sens actuel de votre travail ou sur toute autre situation inconfortable liée à votre travail et ne savez-pas comment avancer ? Je vous propose de réserver une séance bilan avec moi pour discuter de toi cela et voir comment nous pouvons faire bouger les choses.
*Qualité de Vie au Travail
* Observatoire Stress (novembre 2017) Stimulus. Réalisé auprès de plus de 32 000 salariés travaillant dans 39 entreprises.
Goalmap, santé et sécurité au travail
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